Contexte historique

Les compagnies aériennes françaises coûtent une fortune à l’État et, dans le but de mettre fin à cette gabegie, le ministre de l’Air Pierre Cot demande, le 14 avril 1932, de constituer une Société Centrale pour l’Exploitation des Lignes Aériennes (SCELA) en regroupant la CGA, la SIDNA, la SGTA, Air Union et Air Orient. La compagnie unique est créée le 30 Aout 1933 puis dissoute le même jour pour donner naissance à « Air France ». Le symbole de la nouvelle société est l’hippocampe ailé, dit « la crevette », antérieurement le symbole d’Air Orient.

Un casse-tête à gérer

La nouvelle entreprise hérite d’un réseau et d’une flotte considérables. Les quelques 259 appareils, pris en compte, appartiennent à 31 types différents. Les trois quarts des avions sont des monomoteurs, tels que les Farman F190, Latécoère 28, Potez 25, Potez 29 et Potez 32, et des bimoteurs dépassés, tels que les LeO 213, Farman F170, Fokker F.VII. L’âge moyen des avions est très élevé, pour l’époque, compte tenu de la fragilité des cellules et des moteurs. La modernisation, initiée dans les compagnies précédentes, a essentiellement consisté dans la mise en ligne de trimoteurs, soit de construction classique en bois et toile (Farman F300), soit de construction métallique (Wibault 283, Breguet 393T).

De nouveaux avions

Air France entreprend alors un gros effort de standardisation et de mise à niveau. Les monomoteurs sont écartés au profit de bimoteurs et de trimoteurs, tels que le Po620, le MB220 et le D338. Les hydravions sont abandonnés, à la suite de deux disparitions en 1936 dans l’Atlantique, dont le Latécoère 300 « croix du sud » de Jean Mermoz. À partir de 1937, les traversées de l’Atlantique Sud se font avec des avions Farman quadrimoteurs, tels que les F220B, F2220 et F2230. À noter, trois Caudron C445 « goéland » achetés en 1936 puis revendus un an plus tard à une société écran agissant pour le compte des républicains espagnols.

De nouvelles lignes

La ligne Marseille-Saïgon est prolongée jusqu’à Hanoï et Hongkong à partir d’août 1938, ainsi que la ligne Marseille-Le Caire, qui est créée avec escales à Tunis et à Benghazi. À cette époque, toutes les lignes d’Europe sont assurées par des trimoteurs D338 et les tout nouveaux bimoteurs MB220. Ils sillonnent le ciel d’Europe conjointement avec les DC2 de la KLM, les Ju52 de la Lufthansa et les Ju 86 de la Swissair.

En mai 1937, la compagnie « Air France Transatlantique » est fondée, ayant pour vocation la traversée de l’Atlantique Nord avec des passagers. Les premiers essais avec les hydravions hexamoteurs Latécoère 521 et 522 sont entrepris. Le continent africain échappe encore en grande partie à Air France, la plupart de ses lignes intérieures étant assurés par la régie « Air Afrique » et l’Aéromaritime.

Le bilan à la veille de la Deuxième Guerre Mondiale

Certes, la situation générale s’est grandement améliorée en six ans et les matériels modernisés sont bien adaptés aux besoins. En revanche, le but principal initialement fixé de faire disparaître des finances publiques, le poids excessif de l’exploitation des compagnies aériennes d’avant 1933, n’est pas atteint. Si la part des subventions a été réduite, en francs constants d’un quart, Air France ne couvre ses dépenses en 1938 qu’à hauteur de 45% de ses recettes.

 

Bibliographie : Gaillard P., Les transports aériens de chez nous, MdM Éditions, 1997.

 

 

LeO H242 (1933)

Le Lioré et Olivier H-24 est le premier hydravion d’Air france. La compagnie exploite depuis mars 1935 la ligne Marseille – Hanoï via Damas, Bangkok et Vientiane, et mets en service deux LeO H-242 à raison d’un vol de sept jours par semaine.

Une maquette

Quatorze exemplaires seront construits. ici , le F-AMOU « ville de Tunis »

Création en scratch au 1/72 de Denis Van Brussels 

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CAUDRON C445 « Goéland » (1935)

Carrière opérationnelle 

Le CAUDRON « Goéland » est l’appareil bimoteur de transport léger européen le plus construit de l’entre deux guerres avec une production de plus de 1500 exemplaires. Son premier vol date de 1935 et sa carrière durera plus de 20 ans. Il peut emporter 2 pilotes et 6 passagers à une vitesse de croisière de 260 km/h sur 2000 kms.

En 1938, l’Armée de l’Air en commande 90 exemplaires d’une variante offrant un aménagement intérieur modulable (le C445M) et 25 exemplaires en version sanitaire (le C447).  De nombreuses compagnies aériennes françaises l’utilisent: Air France (3ex), Air Bleu (4ex), Air Afrique (7ex), Aéromaritime (2ex), gouverneur de Madagascar (4ex). Le succès vient également à l’exportation : En Bulgarie, en Yougoslavie, en Belgique, en Argentine et en Espagne.

La production du modèle C445 commencée en 1939 à Boulogne-Billancourt se poursuit sous l’occupation pour le compte de la Luftwaffe qui l’utilise comme avion d’entrainement (690 ex) et pour le compte de l’Armée de l’Air de Vichy (120ex). 

Après la libération en 1945, 325 exemplaires sont livrés à l’aéronautique navale pour les liaisons et l’entrainement.  Air France acquiert également une flotte importante pour l’entrainement de ses pilotes et les vols postaux de nuit.

Une maquette

 

maquette réalisée par Philippe FOULON

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FARMAN NC.223.1 (1937)

Carrière civile 

Au début de l’année 1937, l’avionneur Farman livra un avion de transport de courrier, le F.223, destiné aux vols transatlantiques entre Dakar et Natal au Brésil. Sous le nom de « Laurent Guerrero » cet avion volait régulièrement  et établit même un record du monde de distance de Paris à Bueno-Aires en 53h en octobre de cette même année.

Une maquette

maquette AZUR au 1/72 réalisée par Jean-François MULLER

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