Contexte historique

 

La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui ont déchiré l’Europe du  au . Les causes en sont multiples mais son déclencheur est la révolte des sujets tchèques protestants de la maison de Habsbourg, la répression qui s’ensuivit, et le désir des Habsbourg d’accroître leur hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint-Empire. L’emploi de mercenaires était la règle. Les combats se déroulèrent surtout dans les territoires d’Europe centrale dépendant du Saint-Empire, puis se portèrent sur la plaine de Flandre, le nord de la péninsule italienne ou encore dans la péninsule ibérique. Les batailles, les famines, les massacres et les maladies ont provoqué plusieurs millions de morts, tant civils que militaires. Cette « guerre civile européenne » a lourdement pesé sur la démographie et l’économie des États allemands et du royaume d’Espagne, et assis l’hégémonie de la France, qui s’épanouit davantage encore sous Louis XIV. Notre très catholique pays, dirigé par le cardinal de Richelieu n’hésita pas à s’allier aux puissances protestantes contre la maison de Habsbourg dont les possessions dans les pays germaniques et en Espagne encerclaient le royaume de France.                                                                                                                                                                        

 

LA BATAILLE DE ROCROI (19 mai 1643)

En 1643 une armée espagnole, dite « Armée des Flandres », sous le commandement du très expérimenté Francisco de Melo, envahit le nord de la France et mit le siège devant Rocroi, dernière place forte avant la vallée de l’Oise et la route de Paris. Négligeant les conseils de prudence du cardinal de Mazarin, qui devint premier ministre après le décès de Richelieu le 4 décembre 1642, Enghien se porta rapidement  au-devant des Espagnols. Il était d’autant plus pressé qu’il savait que Melo attendait le renfort des 6000 hommes  du général  Beck, à quelques jours de marche, et  qu’il dut cacher à ses troupes, afin de ne pas les démoraliser, le décès du roi Louis XIII, survenu le 14 mai.                                                                                                                                                              
Le champ de bataille est une vaste clairière entourée de bois et de marais, difficilement accessible, juste au sud de Rocroi. 22.000 Français vont y affronter 27.000 Espagnols, Italiens, Flamands Wallons et Allemands. La bataille se déroula de façon contrastée. Si l’aile droite des Français, sous le commandement direct du duc assisté de Jean de Gassion repoussa l’aile gauche espagnole, ce fut le contraire à gauche. Au centre, notre infanterie fut refoulée par l’avance inexorable des tercios espagnol, élite de leur armée,  une partie de notre artillerie fut perdue. Il fallut l’intervention de la réserve pour freiner cette avancée. Le trait de génie du duc d’Enghien fut alors de poursuivre son mouvement tournant en arrière des lignes espagnoles au lieu de rétrograder et venir soutenir son centre et son aile gauche. Devant combattre sur 3 côtés, les troupes espagnoles lâchèrent bientôt pied, les Français récupérèrent leurs canons perdus et délivrèrent les prisonniers faits au début de la bataille.                                                                                                       Il ne resta au centre du champ de bataille que 4500 soldats des vieux tercios, commandés par Paul-Bernard de Fontaine, vieux général de 70 ans qui, malade, assurait son commandement sur une sorte de brancard. Encerclés de toutes parts, ils restèrent inébranlables malgré trois charges meurtrières de la cavalerie française, menées par le duc en personne. Il fallut l’arrivée de la réserve avec son artillerie et le retour des troupes de Gassion , envoyées disperser les renforts espagnols, pour en venir à bout. La victoire est complète, Enghien entra dans Rocroi le lendemain.                                                                                           
La bataille nous coûta 4.000 tués et blessés mais le double pour les Espagnols, sans compter 9.000 prisonniers, la perte de 24 canons, 30 drapeaux et de tous les bagages de l’armée. Dans les semaines suivantes le duc repris Thionville perdue en 1639.

Un diorama

Les tercios
Elite de l’infanterie espagnole, les redoutables tercios qui avaient dominé depuis un siècle les champs de bataille européens perdirent à Rocroi leur prééminence au profit de l’infanterie et surtout de la cavalerie française. Héritiers des troupes de la Reconquista, les premiers tercios furent engagés pendant les guerres d’ Italie, pays où la maison d’Espagne avait de nombreux intérêts. Mélangeant piquiers, arbalétriers (puis arquebusiers) et fantassins armés d’épées et de petits boucliers ronds (rotelleros, en français rondache), chaque tercio regroupait une dizaine de banderas de 300 hommes environ.  La proportion des mousquetaires augmenta au fil des années. Endurants, faisant preuve d’une très grande cohésion et d’une très grande discipline, ils combattaient à la façon des phalanges macédoniennes du temps d’Alexandre le Grand,  en carrés serrés, les longues piques formant un rempart infranchissable. Ces hommes comptaient dans leurs rangs de nombreux soldats de métier très aguerris, la moitié étant issus ou se prétendant issus de la noblesse.                                                                                                                                                                                                            

Diorama réalisé par Marc GERSON au 1/72

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ARTILLERIE et ses mercenaires 

La guerre fut surtout un enchaînement ininterrompu de sièges où le canon jouait un rôle décisif tant dans la défense que dans l’attaque. En raison des évolutions imposées par une artillerie de plus en plus puissante, la fortification se perfectionne lentement.

Un diorama

Diorama réalisé par Maurice FRIESS

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LOUIS XIII

Louis XIII, dit « le Juste », fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, né le  au château de Fontainebleau et mort le  au château neuf de Saint-Germain-en-Laye, est roi de France et de Navarre de 1610 à 1643.

Un diorama

Diorama réalisé par Maurice FRIESS

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