Contexte historique

 

LA VICTOIRE EN CHANTANT 1794

Après avoir repoussé la menace d’invasion à Valmy en 1792, c’est à la pointe des baïonnettes que la Convention va délivrer les peuples voisins et leur faire goûter, de gré ou de force, à la rhétorique révolutionnaire. Si l’intention est noble, dans les faits la création de républiques sœurs (mais vassalisées et lourdement sollicitées) ne fera pas forcément le bonheur de ces populations. Mais pour l’heure nos soldats affrontent le reste de l’Europe !

Un Diorama

J’ai parlé d’épopée, d’où l’idée de leur associer cette Marseillaise de Rude (dite aussi « le chant du départ »), sculpture bien connue, en une allégorie que j’ai voulu la plus immatérielle possible. L’aspect transparent et très lisse des productions de « Battlefig » y a bien contribué. D’autant que cela contraste avec le côté un peu « rugueux » de mes fantassins. Cette idée m’a été inspirée par le célèbre tableau « le rêve » d’Edouard Detaille, que l’on peut voir au musée d’Orsay (le tableau, pas Edouard). 

Texte écrit et diorama réalisé par Marc GERSON

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L’amalgame

En 1793 la situation de l’armée française est difficile. Du fait des pertes dues au combats et aux maladies, aux désertions, aux départs de très nombreux officiers pour l’émigration et tout simplement au retour de 60.000 volontaires de 1792 dans leur foyers, les effectifs ont fondus. A l’initiative de Carnot, la Convention décide en février puis août 1793 la levée en masse de 300.000 hommes. Ils devront être habillés de bleu, comme l’étaient les gardes françaises puis les gardes nationales. Cette mesure, très impopulaire et qui sera un catalyseur du déclenchement des guerres de Vendée, permet néanmoins d’augmenter les effectifs d’environ 140.000 soldats. En 1794, 800.000 hommes sont sous les armes, chiffre considérable pour l’époque.
Les nouveaux venus sont d’abord embrigadés en bataillons distincts de l’armée régulière. La République a donc alors deux forces armées, l’une issue de l’ancienne armée royale avec des professionnels aguerris (mais manquant de cadres), l’autre masse de « volontaires » mal équipés, sans formation et plus ou moins motivés. Cette situation est vite jugée insatisfaisante et dangereuse. On comprend la nécessité de fondre ces deux troupes en une seule armée nationale. Mais laquelle doit absorber l’autre ?
Pour des raisons politiques, certains conventionnels se méfient de l’armée de métier : « L’incorporation des gardes nationales dans les troupes de ligne qui nous est proposée, me semble infiniment dangereuse. Je désirerais plutôt une innovation contraire, c’est à dire que tous les soldats de l’armée rentrassent dans la garde nationale ».
Mais les généraux et les représentants aux armées (sorte de commissaires politiques de l’époque) ne veulent pas de ces troupes non encadrées : « On ne peut se dissimuler qu’un corps n’est réellement en état de servir qu’autant qu’il est pourvu d’un nombre suffisant d’officiers et de sous-officiers capables de l’instruire, de le discipliner et de lui imprimer cet  esprit d’audace, de subordination et d’amour pour le métier sans lequel un bataillon, fut il composé des plus robustes et plus ardents patriotes, ne sera jamais qu’une masse informe, désorganisée, dont les efforts n’agissant pas simultanément et suivant les règles de l’art, ne pourront jamais produire de grands et véritables effets » (général Schérer en décembre 1793). Un compromis est finalement décidé : L’amalgame se fera en regroupant un bataillon de l’armée régulière et deux bataillons de recrues pour constituer une demi-brigade. L’encadrement sera issu de l’armée de métier La solde, le statut et l’habillement devront être progressivement uniformisés et symboliquement c’est le bleu qui devra vêtira nos fantassins, le blanc rappelant trop la ci-devant armée royale. Comme toujours il faudra bien du temps pour l’application sur le terrain et longtemps les vétérans en blanc formeront les petits nouveaux en bleu (d’où bien sur l’expression « un bleu »). L’amalgame sera une réussite et contribuera à forger ce redoutable instrument de guerre que fut l’armée de la Révolution et de l’Empire.
Pour être précis un premier amalgame fut réalisé en 1794. 211 demi-brigades d’infanterie et 32 d’infanterie légère furent formées.
Par exemple la 65e demi-brigade illustrée par la scénette comporte le 1e bataillon du 33e RI, ci-devant régiment de Touraine, le 1e bataillon des volontaires du Mont-Terrible et le 3e des volontaires de la Gironde. En 1796 nouvelle réorganisation (« Deuxième amalgame ») avec respectivement 110 et 30 demi-brigades.
Le mot « régiment » remplace définitivement celui de « demi-brigade » en 1803 (arrêté du 1er vendémiaire an XII).
Ainsi la 65e demi-brigade qui a été incorporée dans la 68e en 1796 devient-elle le 68e RI.

 

LA GUILLOTINE

La guillotine ou l’histoire d’une machine à exécuter « humaniste » devenue « rasoir national » . Le 25 avril 1792, la guillotine était utilisée pour la toute première fois en France sur la place de Grève à Paris. Sous la lame d’une efficacité qui étonna la foule : un dénommé Pelletier condamné à mort pour vol et agression. « Les préparatifs sont effrayants, mais l’exécution est faite en un clin-d’œil »

Un Diorama

Diorama réalisé par Thierry MAGUET

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