Contexte historique

Le Service de santé militaire sera toujours, au cours des guerres de la Révolution et de l’Empire, l’un des parents pauvres des armées. Malgré des figures illustres comme Percy, Larrey, Desgenettes, Heurteloup, Sabatier, Yvan… ce service ne pourra pas répondre aux immenses besoins qui vont se poser pendant les années de guerre de 1805 à 1815. Les guerres de cette période furent extrêmement meurtrières, du fait des blessures effroyables causées, notamment, par l’emploi massif de l’artillerie mais également par les épidémies de typhus dans les hôpitaux où les blessés s’entassaient, sans soins, par suite de l’incurie des commissaires des guerres, responsables de l’organisation des hôpitaux, qui ne jugeaient pas opportun de prendre des dispositions d’évacuation secondaire sur des hôpitaux judicieusement disposés à l’arrière.

 

Les batailles les plus meurtrières, comme Eylau, Wagram ou la Moskowa, donnent après le combat, un spectacle insoutenable de mort et de désolation. Napoléon arrive à être ému, lui qui a pour habitude de visiter le terrain lorsque l’ennemi battu s’est retiré. Des voix écoutées comme Percy, Larrey ou Heurteloup ne cessent de préconiser le ramassage précoce des blessés et des gestes de secours rapides dans les heures qui suivent la blessure pour donner des chances de survie à ces malheureux. C’est ainsi qu’à leur initiative, surtout des deux premiers, furent créées les ambulances mobiles pour soigner et évacuer rapidement les blessés sur le champ de bataille.
Deux types de voitures seront employées sous le Premier Empire : les ambulances volantes de Larrey et les  « Wurtz » de Percy. Leur utilisation n’est pas identique.
L’ambulance volante est surtout un moyen relativement confortable d’évacuation des blessés vers l’arrière. Conçue par Larrey en 1792 à l’armée du Rhin, l’ambulance fut effectivement réalisée en 1797 à l’armée d’Italie.

Il en existait deux types :

  • La voiture légère attelée généralement de deux chevaux et la voiture à quatre roues, destinée surtout aux pays de montagne dont la caisse plus longue que la précédente était attelée de quatre chevaux. La première transporte deux blessés couchés ; sur le plancher de la voiture se trouve un cafre rembourré de crins, servant de brancard sur lequel le chirurgien peut panser le blessé. Sur les côtés intérieurs de celle-ci, se trouvent des poches contenant du matériel chirurgical et des pansements.
  • La deuxième a une capacité de quatre blessés couchés sur deux niveaux ; elle est munie de portes coulissantes sur les côtés, permettant de rentrer ou sortir facilement les blessés. Comme la voiture légère, elle est équipée sur les côtés de poches ou de compartiments contenant matériel et pansements.
    La Wurtz de Percy est surtout un moyen rapide d’amener du personnel sanitaire en un point du champ de bataille pour commencer à panser les blessés avant de les évacuer vers l’ambulance. C’est vers 1799, à l’armée du Rhin, que Percy utilise la Wurtz ( » saucisse  » en allemand). Il s’agit d’un petit caisson allongé, utilisé par l’artillerie pour le transport des munitions ; le dessus de celui-ci est couvert de cuir arrondi pour servir de siège aux aides majors et aux infirmiers à l’aller et aux blessés au retour. L’intérieur du caisson est rempli d’objets de pansement et de chirurgie ainsi que de brancards.
    Le caisson attelé de six chevaux emmène à califourchon huit chirurgiens et/ou aides qui vont commencer à panser les blessés sur le champ de bataille et à les ramasser à l’aide de brancards contenus dans le caisson.
    Cette ambulance, nécessitant beaucoup de chevaux, peu confortable pour le personnel sanitaire ou les blessés légers, ne permettra pas d’évacuer les blessés graves. Elle sera, de fait, peu utilisée et aura totalement disparu en 1810. Quant à l’ambulance volante de Larrey, elle ne se généralisera vraiment qu’en 1812 après la campagne de Russie, tant est difficile à vaincre la passivité et la mauvaise volonté des ordonnateurs et des commissaires des guerres. Seule, la Garde, dans la Grande Armée, sera correctement dotée de ce véhicule sanitaire.

Il reste que durant toutes les guerres de l’Empire, le ramassage des blessés restera catastrophique.

 

Un diorama

Diorama représentant Napoléon au chevet des blessés après une bataille.

Diorama au 1/72 réalisé par Serge CHASSIN

Pour en savoir plus

  • La santé aux armées (1ère partie) – napoleon.org
  • La santé aux armées (2e partie) – napoleon.org
  • Napoléon et la médecine – Xavier Riaud – (histoire-medecine.fr)
  • Le service de santé de la Grande Armée – Xavier Riaud – (histoire-medecine.fr)
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